Généralités

Jc GRALL oct. 2010, revisé par H MAISONNEUVE le 07/09/2012

1. Comment commencer ?

Les travaux écrits exigés lors du troisième cycle de médecine générale (MG) sont au nombre de 3. Il s’agit du mémoire de stage chez le praticien, le mémoire de DES (diplôme d’étude spécialisé) et la thèse d’exercice de médecine. Ils obéissent aux même principes. Un mémoire de stage chez le praticien peut donc servir de base à un mémoire de DES qui lui-même pourra être développé en thèse. Seuls les formats demandés diffèrent.

Dissipons un malentendu fréquent. La rédaction d’un mémoire ou d’une thèse rend compte d’un travail de recherche. Elle n’est pas un but en soi. C’est cette capacité à élaborer un travail de recherche qui est visé à travers ces obligations, avant même l’évaluation de la capacité à communiquer les résultats. Elles sont pourtant remises en cause par certains étudiants. A juste titre si on n’en comprend pas l’esprit. Si l’on ne devait évoquer ici que les problèmes liés au simple exercice de style qu’est l’écriture des travaux écrits, il serait presque possible de se limiter à l’acronyme IMRaD, nous y reviendrons, mais tel n’est donc pas le cas. Ces travaux sont une initiation à la recherche médicale.

2. Le choix du sujet:

Nous abordons le choix d’un sujet de recherche spécifique à la MG. C’est le premier problème à résoudre.

a- Les obstacles habituels:

  • Le hors sujet: l’objet du travail ne concerne pas la MG. Le cas d’école est le sujet hospitalier suggéré par un praticien hospitalier. Un mémoire de DES doit TOUJOURS concerner un sujet de MG, qui ouvre sur la spécialité « MG ». Une thèse de MG, en revanche, peut se baser sur n’importe quel sujet de recherche en médecine.
  • Le sujet issu du « bruit de fond » médical: les journaux médicaux, la visite médicale, les recommandations de la HAs, les campagnes de l’assurance maladie, pour l’essentiel, créent un bruit de fond médical. Il n’est pas toujours identifié comme tel. Il concourt à la production récurrente de sujets tels que « enquête de la pratique des médecins généralistes (MG) en ce qui concerne le dépistage du cancer de la prostate » »prescription des antibiotiques dans telle ou telle indication »
    Ces sujets pertinents pour la MG mais trop souvent ressassés. Un travail de recherche est, a priori, original, c’est-à-dire qu’il explore une partie, aussi infime soit elle, du métier de MG qui ne l’avait jamais été avant.
  • Le faux sujet: il n’existe pas vraiment de projet de recherche, pas de question explicite. Le prototype en sont les « états des lieux » ou « synthèse bibliographique ». L’ensemble de ces sujets sont en général reconnaissables par leur conclusion monolithique: « il faut améliorer la FMI et/ou la FMC ».

D’où la rubrique « résultats attendus » dans le questionnaire «projet de mémoire DES » (Annexe 1). A l’inverse, une autre erreur fréquemment relevée dans le passé, outre cette absence de problématique clairement identifiée, est le travail voulant répondre à plusieurs questions.

b- Comment procéder ? Il existe 3 solutions habituelles:

  1. Vous disposez de données (les « data » anglo-saxonnes) Les données disponibles le sont au sein des différents réseaux (diabéto, cancéro, toxicomanie, périnatalité, prévention cardiovasculaire etc…), des campagnes de dépistage (ADECA, ADEMAS, EVE…), de données des caisses d’assurance maladie, de cabinets de généralistes voire d’archives historiques. La liste n’est pas exhaustive. Nous vous conseillons de prendre contact avec ces différentes structures pour tout travail s’intégrant dans leur domaine d’action.
  2. Votre travail s’intègre dans un projet plus large. le DMG initie et soutient des travaux plus ambitieux. Il concerne, c’est un choix, le domaine de la gériatrie et informatique. L’annexe 3 synthétise l’état actuel des projets en cours.
  3. Vous partez de rien. Nous vous proposons la démarche suivante. Elle est résumée par l’acronyme CHQB: Constat, Hypothèses, Question le tout « puissance » bibliographique. Détaillons:

Le constat (C): vous notez dans votre pratique « quelque chose » de bizarre, de curieux. Pour les internes n’ayant pas fait leur stage chez le praticien, ce constat peut partir de l’hôpital (vous êtes aux urgences de l’hôpital et vous constatez un nombre important de gastroentérite du nourrisson qui viennent aux consultation en dehors de tout caractère inquiétant). Autres exemples: la sur prescription -supposée- d’antibiotiques dans les infections saisonnières, la résistance des parents à certaines vaccinations pour leur enfant ou les traitements plus ou moins fantaisistes appliqués aux crampes. Ne reprenez pas ces exemples, ils ont déjà été explorés…

Ce constat doit conduire au moins à une hypothèse (H). N’hésitez pas à explorer tout le champs des H de travail possibles. Ce qui donne, dans la sur prescription des antibiotiques:

H1: c’est le poids publicitaire des laboratoires pharmaceutiques qui entraîne cette sur-prescription
H2: c’est une demande des patients qui entraîne cette sur-prescription.
H3: c’est une facilité pour le médecin, car cela fait gagner du temps

H4: c’est plus sur
H5: il n’y a plus rien de remboursé, donc « on » prescrit des antibiotiques.
H6: y’a t’il vraiment sur-prescription, qui sur-prescrit?
H7: l’origine de cette sur-prescription est multifactorielle et ne concerne qu’un type de médecin
H8:…

et ainsi de suite. Cette partie est chronophage. Quand une hypothèse est retenue comme piste de travail, elle doit être confrontée à la

Bibliographie. Ces allers-retours (AR) entre hypothèses et bibliographie (signifiée par le B en exposant du CHQB) devraient être fréquents. C’est dans ce domaine qu’il existe le plus de progrès à faire. Nous avons remarqué que certains étudiants négligeaient totalement cet aspect du travail.

Lorsqu’une hypothèse d’explication du constat est retenue, en raison de son originalité, des champs qu’elle entrouvre et de sa faisabilité, elle doit engendrer une Question (Q). Une seule question. Et cette question doit être posée explicitement. Elle déterminera toute la suite du travail. Reprenons la sur prescription des antibiotiques comme exemple. Nous voyons que le danger est, à partir des hypothèses retenues, de rester descriptif. Le résultat attendu, c’est-à-dire prévisible, sera donc: il faut améliorer la FMI et la FMC! Donc, ajoutons un deuxième constat pour nous en sortir. C2: la campagne de publicité « les antibiotiques c’est pas automatique » a facilité le travail du généraliste. Il existe des dépliants, pour les patients, qui reprennent ce thème.

H9: les médecins qui ont un présentoir avec dépliants dans leur salle d’attente prescrivent ils moins d’antibiotiques?

Une des Q tombe d’elle même: « Quel est l’impact d’un présentoir avec dépliants sur le thème antibiotiques dans la salle d’attente sur la prescription d’antibiotiques lors des infections saisonnières? » Les résultats, répondant à l’hypothèse initiale de « les dépliants facilitent la limitation de prescription d’antibiotiques », pourront alors avoir un impact sur la pratique du généraliste : Conseiller, ou non, des dépliants dans la salle d’attente du généraliste. On peut aussi formuler la Q en terme d’objectif, ici, l’objectif est de démontrer une efficacité des dépliants disposés dans la salle d’attente des MG.

C’est un argument important pour retenir ce sujet plutôt qu’une thèse type « état des lieux ». Il y a de fortes chances que cet état des lieux ait déjà été fait. La campagne initiée par la caisse d’assurance maladie devait vraisemblablement se baser sur ce type de constatation. L’AR bibliographique nous l’aurait indiqué. Ces AR évitent les travaux à question multiples. Et, de plus, nous avons entrouvert un autre thème éventuellement plus fertile (les fiches information patient, FIP) que le premier, sur prescription d’antibiotiques, éculé. Ce dernier sujet relève, en partie, du bruit de fond médical.

Pour aller plus loin concernant les étapes menant à une question spécifique de recherche, vous pouvez consulter cette page.

3. Le choix du directeur:

Votre directeur de recherche peut être tout médecin généraliste, ou spécialiste d’organe. Il en est de même pour la direction de thèse. Pour le mémoire de DES, il est préférable de choisir un médecin (généraliste ou non) actif dans l’enseignement dans le cadre du DES. Nous avons une liste de directeurs de mémoire DES « spécialisés » dans tel ou tel domaine. (Contactez juliette.chambe@unistra.fr qui en a fait une compilation. Notez cette adresse, elle pourra vous servir comme vous le verrez plus loin). Mais commencez par explorer avec vos différents maîtres de stage (MdS) les possibilités qu’ils vous offrent : cela fait aussi partie de leur mission. A noter que les prestations offertes pas les différents MdS sont variables aussi bien en terme de recherche et d’écriture. Nous sommes des MG en exercice, ne l’oubliez pas !

4. Vous êtes en difficulté, vous n’y arrivez pas.

Ne vous êtes vous pas compliqué la tache? Travail de recherche n’est pas synonyme de complexité. Ne peut pas inventer la pénicilline ou le concept d’EBM (Evidence Based Medecin) qui veut. Vous pouvez vous adresser, après avoir essayé avec vos MdS, aux membres du DMG.

5. Comment continuer, le sujet étant trouvé ?

Pour plus de précisions, consultez le fascicule des formalités relatives à la soutenance des thèses d’état en médecine sur le site de la faculté

a- La recherche bibliographique pour les nuls.

Vous vous y êtes déjà essayé, lors des AR bibliographiques. Dix minutes suffisent pour faire le tour d’une question posée. Du moins pour avoir une idée sur l’état d’avancement des recherches sur un sujet. Les étudiants (et leurs directeurs !) doivent s’astreindre à cette démarche. Un projet de recherche concerne une question, ou un pan d’une problématique, non encore explorés. Sinon, ce n’est plus de la recherche. De plus, il serait dommage de ne pas tirer parties des conclusions de ce précédent travail. Attention, ce qui est vrai à Brest, ou pire Vladivostok, ne l’est pas nécessairement en Alsace!

  1.  Vous avez des annales de mémoire de DES sur le site du DMG
  2.  Pour les thèses,le site le plus ergonomique est le site de la BIUM (vous avez aussi le SUDOC). Suivez le lien, ou tapez BIUM dans google puis choisissez médecine-odontologie/catalogue de la biu santé/thèses dans le bandeau supérieur.
  3. Si vous êtes dans google, tapez tous vos mots clés, ceux de la question. Puis éliminez les un par un. Mixez les. Tirez en les conclusions. Utilisez le PICO avec les mots clés de votre question pour affiner vos résultats
  4. le site du CHU de rouen, essayez l’aventure (entrez par la porte terminologie, c’est le plus simple). Le gros avantage est que vous avez des liens vers pubmed directement. Cela peut être plus long, et donc à ne faire, sauf exception, de manière plus complète, qu’en fin de parcours, lorsque le sujet est cerné avec précision.
  5. le mesh bilingue vous permet de traduire vos mots clés au format MESH (mots clés à utiliser pour pubmed), en Français et en Anglais.
  6. Avec vos mots clés, vous pouvez faire une recherche via pubmed, la cochrane library, ou des bases de données spécifiques présentes dans les liens du DMG

L’absence totale de références bibliographiques doit être interprétée avec prudence. Soit vous êtes un explorateur de contrées inconnues, et c’est bien, très bien. Soit vous êtes complètement hors sujet! Attention toutefois à la pertinence de vos mots clés!

Le DMG en partenariat avec la BU de Strasbourg organise des formations à la recherche bibliographique plus complète, y compris l’utilisation du logiciel zotero (+++). Plus d’informations, y compris des tutoriels ici.

Et maintenant ? Il faut juste trouver une méthode qui vous permettra de répondre à la question que vous vous êtes posé. Nous survolerons ce chapitre dans M de IMRaD. Admettons que vous avez fait votre travail de recherche et passons donc directement à la rédaction.

b- IMRaD

Toute rédaction scientifique doit adopter ce plan. Avant d’expliciter la teneur de ce plan, quelques conseils:

  • Le titre: il ne doit pas dépasser 6 mots clés (ou locution comme « médecine générale »). Si cela vous parait insuffisant, mettez un sous-titre.
  • Veillez à remercier tous ceux qui de près ou de loin vous ont aidé dans ce travail.
  • N’oubliez pas : Les pages de couvertures sont standardisées
  • Le format des différents travaux est standadisé. Pour les mémoires de DES, cliquez ici, pour les thèses, cliquez ici.Les habitudes ont changées. Elles changeront encore plus. Il était admis d’écrire de telle manière à ce qu’une personne naïve puisse comprendre. Cela a entraîné des travaux considérables, en terme de volume. Le propos principal était noyé par l’historique ou les rappels. La roue tourne. La recherche est faite pour être communiquée. Même si l’exercice en lui-même est profitable à l’étudiant, il faut communiquer. Les communications s’appuient soit sur des articles ou sur des communications dans les congrès. Ces productions se caractérisent par leur brièveté.

I comme introduction.

Ce paragraphe répond à la question « pourquoi je fais mon étude ». L’introduction doit exposer clairement le cheminement suivi pour aboutir au travail réalisé. C’est à dire qu’il doit reprendre explicitement l’hypothèse de travail, avec les AR bibliographiques et surtout poser la question auquel répond le travail de manière explicite. Vous pouvez structurer ce cheminement en 3 paragraphes : « connu : ce que nous savons sur le sujet », « inconnu : ce que nous ne savons pas sur le sujet » « question : ce que nous aimerions savoir sur le sujet ». Cette question, pour ce qui est des travaux de recherche qualitative, peut évoluer au fur et à mesure de l’avancement des travaux ! Vous devez capter l’attention du lecteur. Sentez vous dans la peau d’un écrivain qui met en place tous les éléments d’un suspens : la question du travail posé constituera l’énigme à résoudre. Des commentaires plus personnels (pourquoi j’ai choisi ce sujet ? Qu’est ce qui m’a intéressé dans le sujet ? sont possibles et même bienvenus). En revanche, nous insistons lourdement sur cet l’aspect rédactionnel. L’introduction n’est pas l’endroit pour reprendre l’historique du problème, les éléments physiopathologiques nécessaires à la compréhension et autres rappels sur le sujet. Cela alourdit le propos. Ceux ci doivent apparaître dans la discussion, s’ils sont utiles. Ils permettent la mise en perspective avec les données disponibles. Cette manière de faire évite les éléments non indispensables au travail, et l’allège d’autant. Attention : ce ne sont pas les coutumes habituelles en usage dans la faculté, votre directeur exigera peut être autre chose. Vous le renverrez alors vers ce document. En clair, une introduction dépasse rarement 2 pages format A4, rarement 3.

M comme méthode. 

Ce paragraphe répond à la question « comment j’ai fait mon étude ». Il existe de manière classique des méthodes quantitatives et qualitatives. Elles seront décrites de manière plus exhaustive dans un autre module de formation. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Elles ne résument pas l’ensemble des méthodes. Pour faire bref la méthode retenue doit permettre de répondre à LA question posée. Tout dépend donc du sujet. Inversement une bonne question doit être invalidée s’il n’existe pas de méthodes ou alors une méthode trop lourde humainement et/ou financièrement. C’est-à-dire non applicable. Pour reprendre l’exemple de la sur-prescription d’antibiotiques, la méthode sera une « action recherche », par exemple. Le groupe de médecins témoins sera aussi le groupe intervention, pour lisser les habitudes de prescription entre praticien. Ce sera donc une étude multicentrique ici et là, avant et après, quantitative. Le critère principal d’évaluation serait le nombre de boîtes prescrites avant et après la mise en place des FIP. Il faut affiner, bien sur… Survolons les différentes méthodes possibles :

– La méthode bibliographique: le nec plus ultra est la méta-analyse. Cet exercice dépasse largement le cadre d’une thèse « normale ». Elle nécessite des compétences statistiques particulières. Nous avons déjà souligné nos réticences quant aux travaux de type « le point sur » ou « synthèse ». Il existe une exception de taille: c’est lorsque ce travail se présente comme un travail préparatoire pour une recherche de plus grande ampleur. Il s’agit ici d’un travail préparatoire qui débouchera sur un travail collectif. Exemple: le travail sur les crampes supposées idiopathiques du sujet âgé est précédé de thèses portant l’une sur le bilan minimal à faire devant une plainte de type crampes, l’autre sur une synthèse des traitements utilisés et enfin une dernière sur la prévalence dans une population de patients consultants en Alsace.

– La thèse historique: la technique utilisée, ici « recherche historique » avec compulsion de documents et archives inexploités, doit alors répondre à une question. Si possible, le résultat doit avoir des répercussions sur la pratique de médecine générale, sinon cela devient une thèse d’histoire. Ce cas de figure est rare. Il existe une thèse sur le rôle de la médecine militaire lors des combats du Hartmanswillerkopf en 14-18 (Dr Philippe Koch). De grande ampleur, elle a été présentée au prix de thèse des URMLA (Unions régionale des médecins libéraux d’Alsace). Elle n’a pas été récompensée, en dépit du sérieux du travail accomplit. Parce qu’elle restait descriptive et rentrait plus dans le cadre d’une thèse historique. Beaucoup de travaux sont disponibles sur médecine et arts ou problème de santé de personnalités illustres (Mozart et son éventuel RAA, Schubert et sa syphilis, Proust et son asthme, César et son épilepsie etc…). Malgré l’intérêt personnel que nous portons à ce type d’ouvrage, nous ne pouvons encourager ces travaux, même si à l’évidence, dans le cadre d’une thèse plus que de mémoire de DES, elle recevrait vraisemblablement les félicitations du jury. Nous préconisons une approche utilitaire.

– L’exploitation des données disponibles: attention ! Il convient de vérifier que l’exploitation des données permet de répondre à une question. Une thésarde travaille actuellement sur des questionnaires du réseau ASPREMA (prévention CV). Il s’agit de questionnaires visant à explorer les connaissances acquises par les patients au sein du réseau (étude qualitative, par questionnaire de type avant/après). Ces questionnaires proposés par l’évaluateur (non médecin) ont montré leurs limites rapidement.
H: les questionnaires utilisés sont incomplet parce que non élaboré par des médecins.

Q: est il possible d’élaborer des questionnaires validés par des professionnels utilisables dans des réseaux de prévention CV ?
M: consensus formalisé (se reporter à la page correspondante de la has) Ici, on appliquera la méthode delphi ou la méthode du groupe nominal.

D’une manière plus générale, il existe des thèses utilitaires pour lesquelles il convient d’imaginer des méthodes originales.

H: le site du DMG de la faculté de Strasbourg présente des gisements de qualité.
Q: Comment améliorer le site du DMG de Strasbourg ?
M: ici, nous utiliserons une triangulation. Le premier volet sera l’exploration analytique des sites présentés par les autres DMG. Le deuxième et troisième volet, seront l’exploration par entretiens semi directifs (méthode qualitative) auprès des ECA et des étudiants (recueil des attentes)
Résultat attendu: cahier des charges pour l’élaboration d’un site universitaire d’un DMG.

– Un mot sur les recherches épidémiologiques. La MG reste au cœur du champ d’investigation épidémiologique. Il nécessite de grandes compétences. Si vous êtes intéressés par ce type de recherche, adressez vous au DMG, au Département de santé publique ou aux différents acteurs de terrains, comme les associations pilote de campagnes de dépistage qui ont une grande habitude de l’épidémiologie dans le cadre de leurs champs d’action.

– Autre remarque: les sujets purement cliniques (sensibilité et spécificité de tel ou tel signe clinique) sont remarquables. Hautement remarquables mais affreusement rares, nous n’en parlerons donc pas.

Pour les méthodes quantitatives:

  • En dehors de tests simples (Chi2 ou Student) il est rare que nos études nous forme aux statistiques.
  • Vous pouvez solliciter une aide méthodologique aux conditions suivantes:
  • L’aide doit être demandée avant le début de l’étude
  • Le projet doit être suffisamment précis en particulier en terme de questionposée et de bibliographie.
  • C’est à ces conditions et uniquement à ces conditions que nous pourrons vousaider (détermination du nombre de sujet à inclure et tests à utiliser).
  • Les techniques de régression logistique nous dépassent, il faut dans ces conditions faire appel aux statisticiens.

 

  • Pour les méthodes qualitatives: elles explorent le ressenti, les représentations, les obstacles. Elles utilisent :
    • les techniques d’observations
    • Les enquêtes avec interview directif, semi directif ou ouvert. Il est possible dans certains cas précis deles réaliser par téléphone.
    • Les groupes focaux.
    • Les méthodes DELPHI
    • Les groupes nominaux

Il est conseillé d’adresser les questionnaires, ou la trame des entretiens au DMG avant utilisation. Cela est d’autant plus vrai si vous comptez utiliser « INTERFACE RESO« . Pour plus d’information sur la construction d’un questionnaire, cliquez ici

Pour les formations en cours sur ces sujets consulter l’offre de formation optionnelles du DMG

R comme résultats:

Ce paragraphe répond à la question « qu’est-ce que j’ai observé? ». ils doivent être exposés de manière crue, sans commentaires ou simplement des commentaires d’explication » et non de « discussion ». Les diagrammes sont les bienvenus.

D comme discussion.

Ce paragraphe répond à la question « qu’est-ce que j’en pense? ». C’est le plus important de votre travail! Il est redigé au présent, contrairement aux précedents qui étaient rédigés au passé.

Elle tourne autour:

Des forces de l’étude (pourquoi cette étude est bien?), des limites de l’étude (que lui manque-t-elle?) :  les obstacles rencontrés, les faiblesses repérée. Les propos doivent respecter la cohérence interne. Mais la discussion ne s’arrête pas là! Elle consiste surtout en

– La mise en perspective avec les données bibliographique. C’est ce qu’on appelle la cohérence externe. Et c’est ici que vous utiliserez les données de la littérature dont vous disposez

– Les pistes pour le futur.

C comme conclusion:

curieusement, ce C n’apparaît pas dans l’acronyme IMRaD Et pourtant, tous les travaux se terminent par une conclusion. Alors, qu’en est il ? En fait, dans les articles originaux, la conclusion vient s’articuler dans la discussion. Nous faisons la proposition suivante:

  • –  Une bonne conclusion est une conclusion reprenant la structure IMRaD en son sein.
  • –  Elle doit avoir un format publiable ou de type « réponse à appel à communication », en général A4 pour la publication et environ 300 mots pour les appels à communication.
  • –  Elle doit donc être directement exploitable pour la communication.

 

Le jury de thèse :

Il doit comporter au moins 3 professeurs (Pr) de médecine PU- PH (mais on peut aussi faire appel à un Pr de pharmacie, par exemple) titulaires. Nous n’avons pas de Pr titulaire en MG, pour l’instant, à la faculté de Strasbourg. Quand il y en aura un, il sera sûrement très sollicité…
Il est d’usage de solliciter un Pr pour être président de thèse avant la fin des travaux, par politesse et par prudence. En général le bon moment est lorsque la question et la méthode sont trouvées. La bibliographie doit être solide. Cela correspond à la fiche thèse qui était exigée auparavant, mais qui peut toujours vous aider pour synthétiser votre projet. Vérifiez que le Pdt pressenti n’a pas publié sur le sujet. Si vous l’oubliez dans la bibliographie cela pourrait faire un ex- futur-président de jury de thèse.
Pour constituer le jury, demandez au Pdt ses préférences. S’il en a, il est de bon ton de les respecter. S’il n’en a pas, proposez lui une liste de noms et laissez le choisir. Parfois, c’est le secrétariat du Pdt qui gère le problème des dates, ce qui est d’ailleurs logique.

Votre directeur de thèse, s’il est généraliste, vous accompagnera. Comme il a dirigé les travaux, il sera « de votre coté » lors des questions du jury. Il peut aussi y avoir des membres invités, en fonction du sujet ou des personnes qui vous ont aidé.

Le calendrier :

C’est une question fréquente. Il était classique de dire (Huguier, Maisonneuve et al. La rédaction médicale) que pour une thèse il était logique de prévoir 1 an. Actuellement tout dépend. Si votre mémoire de DES et votre thèse s’intriquent, ce sera 1 an, mais pour 2 travaux. Pour les travaux de grande ampleur, prévoir plus. Au DMG, nous conseillons aux étudiants intéressés par le clinicat de s’adresser au DMG dès le premier semestre.

Nous proposons aux étudiants,  de remplir le questionnaire pour identifier leurs besoins d’aide. La fiche projet est utile lors de vos contacts avec les membres du jury.

Les règles de rédaction:

pour ce chapitre, je remercie le centre de documentation de l’UnaformeC et plus particulièrement Jean-Pierre Vallée et Yves Le Noc.
Tout ce qui concerne l’étude doit être rédigé au passé (introduction, matériel et méthode, résultats). Les faits établis, la discussion et la conclusion sont au présent. Les nombres en tête de phrase sont écrits en toute lettre. Il n’est pas nécessaire de mettre des points après les abréviations. Le style doit être bref et concis. Chaque phrase ne comporte pas plus d’une idée. Eviter les paraphrases et le jargon médical. Toute abréviation doit être explicitée la première fois dans le texte. Eviter les adjectifs et les verbes creux.

Pour la bibliographie la norme est la norme Vancouver. Le module Zotero peut vous aider à rédiger vos références sous cette norme.

6. Comment finir ?

1- Présenter votre travail :

Pour le mémoire, une présentation de 10 mn, avec 5 mn de question réponse est l’usage à Strasbourg. Pour la thèse, prévoyez 5 à 10 minutes de plus !

2- Publier:

Si vous publier, contactez Juliette CHAMBE ou Hubert MAISONNEUVE

3- Communiquer:

Il existe plusieurs congrès où il est possible de communiquer. En général, nous repérons les travaux suffisament intéressant et nous vous sollicitons directement.

a- Faire ses armes = congrès locaux
Pour le 67: les journées médicales de Strasbourg. Il n’y a pas d’appel à communication proprement dit. Pour y participer, contactez le Pr M. Kopp.
Pour le 68: les journées médicales de Haute Alsace. Il n’existe pas non plus d’appel à projet. Mais vous pouvez contacter le Pr M. Leveque.

b- S’exporter: le séminaire régional. Il s’adresse essentiellement aux ECA. Renseignez vous auprès de votre DMG. Mais en général, c’est plutôt lui qui vient vous chercher.

c- Le must: le national :
Le congrès de médecine générale (CMGF). L’appel à communication se termine en janvier. A découvrir sur la page du site.
Les journées nationales de la médecine générale (JNMG, octobre, Paris). Organisée par le groupe Huveaux.

Lors de ces 2 congrès, il est possible de présenter un poster, de faire une communication brève ou un atelie plus long. Pour les ateliers se déroulant au CMGF, il faut passer par l’une des sociétés savantes coorganisatrice.

7. Conclusion:

une grille de lecture de thèse est proposée ici. Elle vous permet d’apprécier de manière synthétique les projets qu’il suit. Comme toutes les grilles, ne vous en servez que si vous y trouvez un intérêt. Nous ne pouvons que conseiller aux directeurs et étudiants de visiter le site du DMG. IL sera amélioré, comme vous le savez. Les documents y figurant n’apparaissent pas dans la bibliographie.

Nous voudrions remercier le DMG de Rennes qui présente ici un grand nombre de document en ligne en France.

 

Cette synthèse possède de nombreux gisements de qualité ! N’hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires.

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