Outils pédagogiques

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Quels sont les outils utiles en tant que maître de stage universitaire (MSU) pour vous aider dans votre travail de formation des internes ?

Le récit de situation complexe authentique (RSCA) :

 

Ces informations sont inspirées du travail réalisé par le département de médecine générale de Nantes.

Le développement de l’utilisation du récit de situation complexe authentique (RSCA) en médecine générale vient de la constatation qu’un grand nombre de problèmes ne peuvent être résolu à l’aide des savoirs théoriques et procéduraux enseignés notamment jusqu’à la fin du 2e cycle des études médicales.

Selon Jacques Tardif, l’étudiant est le moteur de sa formation et les enseignants doivent favoriser un processus de questionnement à partir de son activité professionnelle à partir de tâches complexes, complètes et signifiantes.

Le RSCA est un travail de réflexion de l’apprenant sur une situation qu’il a personnellement vécue au sein de sa pratique professionnelle. Ce RSCA est utilisé comme outil de formation du médecin réflexif. Il s’agit d’une trace d’apprentissage observable.

Un RSCA complet comporte 4 parties :

  1. le récit
  2. l’analyse
  3. la description des tâches d’apprentissages induites
  4. la synthèse

Le récit de la situation doit être descriptif sans interprétation à postériori. Il s’attache autant aux faits qu’au ressenti de l’apprenant.

L’analyse vient ensuite à distance de la situation interpréter ce qui s’est passé dans le récit. Pourquoi l’apprenant s’est il comporté ainsi ? Pourquoi cela a-t-il  été fait (ou pas) ? etc… Il s’agit d’une auto-évaluation de l’apprenant.

L’apprenant ayant pointé des manques lors de son analyse, il va devoir expliciter l’auto-formation réalisée dans une description des tâches d’apprentissage induites. Qu’a-t-il fait ? Une recherche documentaire ? Contacter des personnes ressources ? Groupe Balint ? Échanges entre pairs ? etc…

L’apprenant reprend finalement les points essentiels de l’analyse et de l’autoformation réalisée pour écrire une synthèse qui décrit l’impact en terme de modification des connaissances et des pratiques antérieures.

Le DMG de Strasbourg utilise actuellement la grille RSCA du collège national des généralistes enseignants (CNGE) pour évaluer les RSCA.

Pour plus d’informations sur le RSCA, nous vous invitons à consulter le guide du RSCA réalisé par le DMG de Nantes : récit de situation complexe et authentique.

Nous souhaitons insister sur le fait qu’une grande partie de l’intérêt du RSCA réside dans le récit du reflet émotionnel chez l’apprenant des informations recueillies et des interactions relationnelles entre le(s) patient(s) les médecins et l’environnement professionnel. Il faut que le lecteur puisse « se mettre dans la peau » du médecin.

Les caractéristiques de la médecine générale :

Arbre WONCA

La WONCA (World Organization of National Colleges and Associations of General Practice/Family Medicine) définit plusieurs caractéristiques définissant la médecine générale :

  1. Elle est habituellement le premier contact avec le système de soins, permettant un accès ouvert et non limité aux usagers, prenant en compte tous les problèmes de santé, indépendamment de l’âge, du sexe, ou de toutes autres caractéristiques de la personne concernée.
  2. Elle utilise de façon efficiente les ressources du système de santé par la coordination des soins, le travail avec les autres professionnels de soins primaires et la gestion du recours aux autres spécialités, se plaçant si nécessaire en défenseur du patient.
  3. Elle développe une approche centrée sur la personne dans ses dimensions individuelles, familiales, et communautaires.
  4. Elle utilise un mode de consultation spécifique qui construit dans la durée une relation médecin-patient basée sur une communication appropriée.
  5. Elle a la responsabilité d’assurer des soins continus et longitudinaux, selon les besoins du patient.
  6. Elle base sa démarche décisionnelle spécifique sur la prévalence et l’incidence des maladies en soins primaires.
  7. Elle gère simultanément les problèmes de santé aigus et chroniques de chaque patient.
  8. Elle intervient à un stade précoce et indifférencié du développement des maladies, qui pourraient éventuellement requérir une intervention rapide.
  9. Elle favorise la promotion et l’éducation pour la santé par une intervention appropriée et efficace.
  10. Elle a une responsabilité spécifique de santé publique dans la communauté.
  11. Elle répond aux problèmes de santé dans leurs dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle.

Le carré de White :

Le carré de White illustre une des particularités de la formation des médecins généralistes : leur enseignement est basé sur une infime proportion des individus consultants pour un problème de santé.

Carré de White

Les compétences du médecin généraliste :

Qu’est-ce qu’une compétence ?

Une des définitions les plus utilisée vient du Pr Jacques Tardif de l’université de Sherbrooke au Canada :

« Une compétence est un savoir agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces d’une variété de ressources internes et externes à l’intérieur d’une famille de situations. »

Le CNGE (Collège National des Généralistes Enseignants) propose une liste des compétences du médecin généraliste et les représentent en une fleur. C’est la marguerite des compétences.

Marguerite des compétences CNGE

Chacune des compétences est détaillée dans ce document du CNGE : Liste des compétences du médecin généraliste.

La grille d’observation de Calgary-Cambridge

La grille d’observation de Calgary est un outil d’évaluation de la structure d’une consultation médicale. La manière dont le médecin débute l’entrevue, son recueil de l’information, sa communication lors de l’examen clinique, ses explications, sa planification et la façon dont il termine l’entrevue sont examinés dans cette grille.

Illustration de la grille de Calgary
Ceci n’est qu’un apercu; pour télécharger la grille cliquer sur le lien ci dessous.

Le MSU peut s’aider de tout ou partie de cette grille pour travailler un des aspects de la consultation.

Grille de Calgary modifiée

Les grande familles de situations cliniques

Il s’agit du descriptif de l’ensemble des familles de situations ou problèmes complexes devant lesquelles l’interne de médecine générale devra avoir été placé au cours de ses trois années de DES a n d’évaluer ses performances et donc ses compétences.

Familles de situations cliniques

La supervision par enregistrement audio

Dérivée des supervisions pratiquées au Canada, la supervision par enregistrement audio consiste à enregistrer une consultation à l’aide par exemple d’un téléphone portable. Il est indispensable de rappeler les règles de base de cette pratique :

  1. Annoncer au patient et à l’interne que vous souhaitez réaliser un enregistrement audio ce la consultation uniquement pour en discuter entre l’interne et le MSU après la consultation.
  2. L’interne ET le patient sont avertis que l’enregistrement sera détruit immédiatement après la supervision avec le MSU.
  3. Le consentement du patient doit être recueilli de préférence par écrit après qu’il ai pu consulter une notice d’information au préalable. Au minimum, un consentement oral du patient doit être recueilli.
  4. Lors de l’écoute de l’enregistrement, l’interne et le MSU peuvent à tout moment mettre en pause la lecture de l’enregistrement.

Il n’est pas envisageable d’enregistrer toutes les consultations. L’interne ou le MSU choisiront parfois d’enregistrer une consultation.

Le travail de supervision à partir d’un enregistrement audio se fait habituellement sur une petite partie de l’enregistrement et pas sur l’intégralité d’une consultation. Il est envisageable d’utiliser la grille de Calgary pour évaluer conjointement un des aspects de la consultation enregistrée.

Une méthode possible de supervision est l’analyse croisée entre l’interne et le MSU. Chacun son tour, ils vont expliciter leurs ressenti et leur compréhension de la situation à l’écoute de l’enregistrement.

Lorsque le MSU souhaite travailler un point précis, il peut poser à l’interne une question du type « qu’avez vous voulu faire à ce moment là ? ». Cela permet d’explorer le processus de raisonnement de l’interne en évitant qu’il réponde ce qu’il pense que le MSU souhaiterai entendre.

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